ReFinE (Real estate Finance and Economics network), le réseau de recherche en Immobilier de l’Institut Louis Bachelier, a présenté ses travaux au SIMI (Salon de l’Immobilier d’Entreprise) lors d’une conférence devant les professionnels du secteur.
Les échanges ont eu lieu sous forme de table ronde avec les interventions de :
Modérateur : Pierre SCHOEFFLER, Senior Advisor, IEIF
Kevin BEAUBRUN-DIANT, Maître de conférences, PSL Paris-Dauphine ; Directeur scientifique, ReFinE
Jean BOISSINOT, Conseiller des Gouverneurs, Banque de France
Jérôme COFFINET, Chef du service de méthodologie statistique, Banque de France
Thomas GRJEBINE, Economiste, CEPII
Béatrice GUEDJ, Directrice de la Recherche et de l’Innovation, Swiss Life
Camille REGNIER, Maître de conférences, ERUDITE, Université Paris-Est Créteil
Kevin Beaubrun-Diant a débuté la conférence par une présentation du réseau ReFinE et de ses enjeux : « ReFinE va permettre de construire une compréhension commune du marché de l’immobilier d’entreprise par les pouvoirs publics, les autorités de régulation et les professionnels de l’immobilier, en s’appuyant sur une recherche académique indépendante, de qualité et reconnue internationalement. »
Depuis longtemps, une partie de la profession avait, en effet, fait le constat d’une carence de travaux de recherche sur le marché français, et du peu de publications scientifiques en immobilier d’entreprise dans les revues académiques. L’essentiel de ces publications et références restent américaines ou britanniques. Or si leurs modèles théoriques peuvent être utilisés, leurs travaux empiriques notamment sur les risques de marché ne correspondent pas à la réalité de notre marché d’immobilier d’entreprise.
Camille Régnier a ensuite détaillé son projet d’économie spatiale axée sur les relations entre vacance résidentielle et vacance commerciale dans les villes déclinantes, appréciation de leurs externalités négatives et de leur caractère cumulatif. Pour Pierre Schoeffler, modérateur de l’événement : « Le projet de Camille Régnier est clé pour définir les politiques économiques de soutien à ces agglomérations et pour éclairer les investisseurs sur les formats d’investissement adéquats en immobilier résidentiel et en immobilier de commerce. »
Autre projet d’envergure, celui exposé par Thomas Grjebine autour de la macro-économie sectorielle appliqué à l’Europe. Son ambition : mesurer l’effet des prix de l’immobilier sur la productivité des secteurs économiques en fonction de leur intensité capitalistique en immobilier.
Béatrice Guedj approuve : « C’est important pour le pilotage macro-économique des économies et pour comprendre la formation des prix de l’immobilier dans son ensemble, c’est-à-dire englobant les propriétaires-occupants et les investisseurs immobiliers. »
Enfin, Jérôme Coffinet a décrit les deux projets qu’il mène actuellement avec son équipe.
Le premier se focalise sur les Risques extrêmes en immobilier liés à la non-normalité des distributions de performance.
« Informations cruciales, a approuvé Jean Boissinot, pour une juste appréciation, par les régulateurs, des risques portés par l’investissement immobilier que ce soit au niveau des compagnies d’assurance (Solvabilité II) ou des fonds destinés aux investisseurs individuels (réglementation PRIIPS). »
Le second projet porte sur la Relation entre prix de l’immobilier d’entreprise et prix de l’immobilier résidentiel à l’échelle locale, notamment à travers la problématique des transformations d’usage. Travaux jugés « essentiels » par Pierre Schoeffler « aussi bien pour les politiques d’aménagement urbain que pour comprendre la fluidité du marché immobilier d’investissement et la capacité de diversification entre les segments immobiliers. »
En conclusion de cette table ronde, Kévin Beaubrun-Diant a donné rendez-vous tout au long de l’année 2020 pour des workshops réguliers et des présentations, afin d’entretenir, grâce au dynamisme du réseau ReFinE, le lien entre les chercheurs et les professionnels du secteur.